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5 mois en tongs
9 février 2015

J'irai dormir chez... les Karen

Pour ces dix derniers jours en Thaïlande, on a continué de monter un peu plus au nord. La capitale du nord est Chiang Mai : agréable, pleine de temples et de magasins pour touristes, mais rien d'exceptionnel. Après une nuit, nous reprenons donc déjà le bus – direction la petite ville de Pai : peut-être un peu moins touristique (?) mais plus rurale, avec une ambiance de montagne paisible.

A Pai, on trouve un petit bungalow dans un camp un peu isolé, près d'un mini « aéroport » - mais les 2 mini-avions hebdomadaires ne nous dérangeront pas. La vue du hamac sur les petites montagnes et les champs feraient presque oublier le temps qui passe...

 

Pai - vue du balcon du bungalow

Au départ de Pai, beaucoup de randonnées sont organisées dans la région. Sans guide, difficile de se rendre dans certaines zones forestières, on choisit donc de faire un trek avec un guide qui nous semble sympa – Yut. Comme il n'a trouvé personne d'autre, on partira donc tous les trois pour une rando de 3 jours et 2 nuits, le but étant de visiter plusieurs villages de la minorité ethnique Karen. Les Karen viennent de Birmanie et sont installés dans le nord de la Thaïlande il y a environ 200 ans. Ils ont la nationalité thaïlandaise mais ont gardé leurs propres coutumes et leur langue – un peu comme les Alsaciens en fait.

Le premier jour, après un petit stop près d'un mini geyser d'eau chaude au bord d'une autoroute (soi-disant un point touristique important...), on continue en voiture vers des zones plus reculées. En arrivant dans un village, des pétards sautent à quelques mètres de la voiture : il s'agit en fait d'une cérémonie pour la nouvelle année et les villageois (surtout les anciens et les enfants) sont regroupés pour faire des offrandes. Un peu plus loin, des jeunes à scooter boivent de l'alcool local et pendant ce temps – classique – ce sont les femmes qui cuisinent (entre autres : du porc, cuit en ragoût et cru en tartare). Apparemment, les festivités de la nouvelle année durent plusieurs semaines. Le temps de goûter au « whisky » et aux plat de porc, et on repart vers un autre village un peu plus loin.

Après une pause de midi dans un « restau » local - c'est-à-dire chez un habitant payé pour recevoir des touristes une petite heure et leur faire de la place pour leur pique-nique – on commence à marcher. En plus de notre guide Yut, Bee, un jeune du coin, nous accompagne aussi et aide à porter le sac de provisions.

Balade très agréable à travers des forêts de pins et avec une vue sur les montagnes environnantes, toutes recouvertes de forêts.

 

En fin d'après-midi, on arrive enfin au village où on passera la nuit. Santi, notre hôte, nous accueille dans sa maison de bois encore en construction. Avantage : les murs n'étant pas encore tous montés, il y a une belle terrasse avec vue sur les montagnes. Inconvénient : pas encore de sanitaires ni d'électricité... (pourtant les fils sont là, et quelques maisons du village disposent de panneaux solaires). Les maisons karen typiques sont en bois, sur pilotis. Les animaux (poules, cochons, buffles, chiens...) vivent dessous, à l'ombre. Dans les cuisines, un foyer sert de point central et il y a de l'eau bouillie en permanence pour le thé. Yut prépare le repas dans la cuisine/chambre/salon de la cabane. Pendant ce temps, on commence une partie de cartes. On apprendra plus tard que ça a mis nos hôtes mal à l'aise car ça attire les mauvais esprits... La journée se termine par une veillée au coin du feu avec nos hôtes et notre guide. La nuit est glaciale.

Le lendemain, le chemin suit principalement le cours d'une rivière, qu'il faut traverser plusieurs fois – à chaque fois c'est une petite victoire d'arriver sur l'autre berge sans avoir perdu de tongs dans le courant ! Le soir, on est hébergé dans un autre petit village karen (également sans électricité ni sanitaires), où on rencontre Thu-Thu, le chaman de la région. Thu-Thu est agriculteur, jovial (surtout en présence de « whisky »), père de deux enfants, et futé. Signes distinctifs : il a des lunettes, une bague avec un rubis et une maison en briques avec sol carrelé. Comme il connaît bien Yut, on peut assister à différentes cérémonies de chamanisme pour repousser les mauvais esprits dans plusieurs familles. On se croirait dans "Rendez-vous en terre inconnue". La nuit, il fait de nouveau super froid, mais notre pire ennemi s'avère être le coq situé sous la pièce où on dort : dès 4h du matin, il réveille tout le village et chante toutes les 10 minutes. Envies de meurtre.

Basile, Thu-Thu et Yut

Le troisième et dernier jour de trek, notre guide écourte la partie marche au profit d'une fête de mariage dans un autre village karen. Tout le monde y est invité, et quand on arrive, on y retrouve... Thu-Thu ! (Thu-Thu est dans tous les bons coups). Pour l'occasion, 5 cochons ont été tués. Leurs têtes sont encore exposées dehors et sur la balustrade de la maison. Les plats restent par terre et les gens se les partagent – quand ils ont fini, ils s'en vont et d'autres viennent s'installer à leur place. Plusieurs bouteilles en verre et en plastique circulent et toutes contiennent le même « whisky » local.

De retour à Pai, on apprécie énormément la douche chaude, le savon et le matelas du lit !

A Chiang-Mai, notre dernière journée en Thaïlande est l'occasion d'assister à un match de boxe thaï qui restera aussi un chouette souvenir (...moins bon souvenir sans doute pour le premier participant qui a été mis KO au bout d'une minute!).

DSC_1170

Demain départ pour la Birmanie, où on ne sait pas trop ce qui nous attend... mais on a déjà hâte !

Emilie

(Plus de photos du nord de la Thaïlande)

 

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